Définitions et origines des mouvements Slow

Définitions et origines des mouvements Slow

1. Contexte historique : du fast au slow

Les deux derniers siècles ont donné naissance à de nombreux bouleversements qui ont révolutionné la société.
Les années 60 marquent le début d’une fast-life. Motivée par l’apparition de la mondialisation, des grandes surfaces, des fast-foods ou encore et surtout d’Internet.
Plus tard, dans les années 90 et le début des années 2000 ce mouvement fast s’est développé à vitesse grand V grâce à un petit objet que nous possédons tous : les téléphones mobiles.

Toutes ces révolutions ont bouleversé l’ordre mondial actuel et plus particulièrement notre manière de consommer et de travailler.
Les achats sur Internet avec des frais de livraison défiants toutes concurrences ou encore la restauration rapide ont contribué à une impatience collective généralisée. Les téléphones portables, quant à eux, ont ramené le travail à la maison via les mails et contribuent à une frustration perpétuelle via la publicité, les influenceurs ou encore les réseaux sociaux, entrainant un mal-être sociétal.

Le XXe siècle est marqué par une compétitivité grandissante dans les métiers de la création, du marketing ou du commerce en général. De nombreuses marques de marchés divers et variés voient le jour. C’est alors une course au meilleur employé qui se traduit par une pression constante sur les travailleurs.

La fin du XXe siècle et le début du XIXe siècle imposent alors le début d’un non-repos psychologique global et d’une précipitation commune.

Cette pression constante, qu’elle soit professionnelle ou personnelle amène les médecins à diagnostiquer pour la première fois dans les années 60 à 70, le burn out.


Ce phénomène apparu aux Etats-Unis n’est au départ qu’anecdotique et ne représente qu’une fatigue intense au travail.

Les travaux de Christina Maslach [une psychologue américaine spécialisée dans l’épuisement et le stress au travail, de l’individuation et de l’influence sociale] ont permis de le considérer plus sérieusement et ont poussé des sociologues, médecins ou encore psychologues à se pencher sur la question.

Les changements de cette société qui va à 100 à l’heure créée selon certains sociologues des névroses qui se traduisent en burnout.

 

Cependant, à cette même période où la société prit un virage considérable, certains sociologues, naturopathes ou mêmes nutritionnistes ont décidé de contrer ce phénomène en créant un nouveau mouvement : le Slow.

2. Naissance du mouvement SlowFood

Le mouvement Slow prend forme en Italie lorsqu’en 1986, un groupe d’amis composé d’œnologues, d‘historiens et de sociologues veulent établir un rapport clair entre le plaisir, l’origine des aliments et de la vie rurale. Ils créent alors une association qui prend le nom de Arcigola, présidée par Carlo Petrini.

Au cours de cette même année 1986, ce mouvement devient protestataire et militant à la suite du projet d’ouverture d’un McDonald’s en plein cœur du centre historique de Rome.

C’est alors que pour contrer ce phénomène de généralisation des saveurs (conduit par les fastfoods et la fastlife) qui entraînent petit à petit les traditions alimentaires locales dans l’oubli, Carlo Petrini décide de créer le mouvement SlowFood.

Mais quels sont les principes de ce mouvement ?

Slow veut dire réfléchir, prendre son temps, avoir du respect pour le produit et surtout la modération.

Le SlowFood fut créé pour encourager les citoyens à prendre connaissance de ce qu’ils consomment, de leur provenance, des goûts, mais aussi des impacts de notre consommation sur le monde, qu’ils soient environnementaux ou sociaux.

Via le SlowFood, le consommateur prend conscience que tous ses choix peuvent avoir des conséquences nocives à deux pas de chez lui comme à l’autre bout du monde.


Aujourd’hui, plus de 30 ans après sa création, l’association est représentée dans plus de 160 pays par une communauté de professionnels issus du milieu de l’alimentation, du social et de la psychologie.

Toutes ces personnes travaillent pour la défense de la biodiversité ainsi que pour la fierté d’être paysan.
Désormais, les notions de défense de la biodiversité, de préservation de l’environnement, de juste rémunération des producteurs et de droit à la qualité pour tous sont essentielles et représentent le fondement des valeurs du mouvement.

Si autant de personnes se sont réunies au sein du mouvement Slow Food, c’est également, car le phénomène de généralisation des saveurs n’a pas ralenti, bien au contraire. La situation de la biodiversité n’a jamais été aussi dramatique.
Encouragée par une économie basée sur le profit qui privilégie les races les plus productives laissant les autres pour oubliées, cette situation entraîne la disparition de milliers d’espèces.
Ce dernier siècle, 70% de la diversité a disparu.


Le SlowFood, c’est choisir une « Alimentation Bonne, Propre et Juste » qui garantit un avenir meilleur.

Selon le mouvement « choisir une alimentation Bonne, Propre et Juste est un acte de civilisation, participant à l’amélioration du système alimentaire actuel. Chacun peut contribuer à une alimentation Bonne propre et Juste à travers ses choix et son comportement individuel. »

Pour plus d’information sur le SlowFood, nous vous invitons à consulter le site officiel : https://slowfood.fr/

Inspirés de ce mouvement à la fois humanitaire et écologique, d’autres ont vu le jour. Se basant sur ce principe de « prendre son temps » pour aller à l’encontre de la fastlife et de ses impacts négatifs.

3. Pourquoi un tel succès & création de différents mouvements

C’est alors que le SlowMouvement est né et continu à se développer depuis plus de 30 ans.

Ce mouvement contribue à réapprendre à prendre son temps.
Constatant que le stress se fait de plus en plus en présent dans la société, véhiculé par la masse d’informations, la globalisation, la multiplication des imprévus ou encore d’Internet, il est désormais nécessaire d’apprécier les moments que l’on s’accorde à soi-même et à nos proches.
C’est en 1999 que le second mouvement slow apparaît : le SlowCities.

Le Slow Cities


Il s’agit encore ici de privilégier un mouvement lent : réduction du bruit, réduction de la circulation, réduction de notre pas de course, etc… pour instaurer une meilleure qualité de vie, plus pausée et moins agressive. Cela passe par exemple par l’augmentation des espaces verts, la multiplication des zones piétonnes ou encore la promotion des traditions locales et de l’hospitalité.

Ces deux mouvements précurseurs d’un avenir meilleur à l’encontre de la tendance fast fut suivis par d’autres mouvements.

Le Slow Travel


Ce mouvement est composé de 2 principes :

  • Prendre le temps de se mêler à la population locale
  • L’impact du voyage sur l’environnement doit être minimisé (prendre les transports en communs, acheter local…)

Le SlowTravel c’est prendre le temps de voyager de manière moins consumériste, moins souvent, mais mieux. Il va à l’encontre du tourisme de masse.

 Le Slow Money

Créé à la fin des années 2000 en réaction à la crise de 2008.
Ce mouvement prône la réorientation des capitaux ainsi que le ralentissement des flux. Il est question de favoriser les investissements dans les petites entreprises alimentaires ou locales.

Le Slow Cosmétique

Créé il y a peu de temps, le SlowCosmétique est véhiculé par une association du même nom qui soutient l’économie des marques engagées dans la production de produits sains, respectueux de l’environnement et qui ne trichent pas avec des campagnes marketing douteuses ou mensongères.
Ici, l’idée est de n’utiliser uniquement que des produits qui sont non seulement bons pour nous, mais aussi pour la planète.

Le Slow Fashion


Une prise de conscience progressive du caractère politique de l’acte d’achat, mais également écologique et social amène les consommateurs à devenir de plus en plus attentifs et exigent envers les marques textiles.
Même si la fast fashion reste encore majoritaire, un retournement de situation voit le jour depuis quelques années.
Le consommateur est plus sensible au contenu social de ses vêtements (en particulier à la suite de la tragédie du Rana Plaza au Bangladesh en 2013) ou encore à l’impact environnemental de ses produits avec le développement des vêtements en fibres de coton bio par exemple ou les vêtements/chaussures à base de tissus recyclés. Pour ces derniers nous pouvons citer par exemple la marque Panafrica qui crée ses chaussures à base de chutes de tissu.
La SlowFashion, c’est aussi consommer local, même si ce caractère revient moins dans la pensée générale, de nombreuses start-ups soucieuses du respect de l’environnement et des conditions sociales dans lesquelles sont créer les vêtements ont vu le jour ces dernières années.

Le Slow Drinking

Pour terminer, nous parlerons du Slow Drinking


Inauguré par Bacardi-Martini France en 2012, le Slow Drinking est l’art de prendre son temps et de consommer des cocktails frais à bases de produits respectueux de l’environnement. Au-delà de la notion évidente que le SlowDrinking prône la consommation responsable et intelligente, ce mouvement englobe plus généralement tout ce qui entoure le moment de la dégustation.
En effet, si élaborer ses cocktails soi-même et les consommer accompagnés de food-pairing entouré de proches est le cœur du mouvement SlowDrinking, il faut prendre en compte l’avant, pendant et après le moment.

Que cela représente-il ? C’est par exemple ne plus utiliser de plastiques à usage unique (privilégier des pailles, touilleurs et glaçons réutilisables par exemple, trier ses déchets, faire du compost avec les déchets organiques des aliments qui auront servi à composer le food-pairing, ou encore n’utiliser que des produits de saison pour élaborer ce dernier).

La notion du SlowDrinking engage également la connaissance. Il est essentiel de savoir ce que nous consommons et de se renseigner sur la manière de produire les cocktails. Se renseigner sur la provenance des produits, vérifier leur impact écologique et social et apprendre comment les utiliser.

La mixologie est un art qui s’apprend et qui saura rendre vos moments de convivialité spéciaux et inoubliables.

 

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